REMAPATH

REMAPATH N°7

Après le lancement du premier numéro en 2016, la REMAPATH continue sa progression. Nous sommes au septième numéro. Ce numéro est accompagné par une bonne nouvelle celle de la reconnaissance de votre revue par le Conseil Africain et Malgache pour l’Enseignement Supérieur (CAMES). La rédaction exprime toute sa reconnaissance à toutes les instances de décision du CAMES, pour la confiance. Cette confiance renforce l’engagement de la rédaction à maintenir la flamme allumée. C’est aussi un défi de rigueur que la rédaction s’investira à relever avec l’appui de chacun de vous.

Nous sommes reconnaissants particulièrement à vous les auteurs et les lecteurs pour tout le soutien qui font de la revue de ce qu’elle est aujourd’hui. Nous vous encourageons à la persévérance et à soutenir constamment votre revue. Dans ce numéro nous nous proposons des articles intéressants de thématiques variées ayant une implication de l’hémostase comme point commun.

Nous présentons les perturbations hématologiques au cours de la COVID-19 et leur association avec la sévérité et la mortalité de la maladie. Dans une étude transversale qui a inclus des patients atteints de COVID-19 et hospitalisés, les auteurs ont relevé des indices de sevérité qui pourraient améliorer la prise en charge des patients. Ils ont conclu que l’hyperleucocytose et l’hypermonocytose étaient associées à une forme sévère de la COVID-19. Ce qui accorde une place importante à l’hémogramme dans la prise en charge de ces patients. Il s’agit d’un test simple, rapide et peu coûteux, peut-être un examen d’orientation et de surveillance dans COVID-19. En effet, les paramètres hématologiques et les nouveaux ratios qui peuvent en être déduits les ratios neutrophiles/lymphocytes (NLR), plaquettes /lymphocytes (PLR) et neutrophiles/plaquettes (NPR) et index systemic immune inflammation (SII) peuvent aider à identifier les cas potentiellement sévères à un stade précoce pour permettre une intervention rapide et efficace et une prise de décision adéquate. Nous vous souhaitons une bonne lecture avec l’espoir de retrouver très rapidement vos manuscrits pour enrichir la REMAPATH.

Amadou B. Diarra1,2, Nfalaye Kamissoko1, Minkoro Fomba1, Moussa Cissé1, Gaoussou Togora1, Djakaridja Traoré1, Karim Bengaly3, Sekou O Coulibaly1, Anassa Traoré1, Djénéba Traoré1, Adama Traoré1, Sory Diawara3.

Résumé (Français):

Introduction : La prise en charge de certaines pathologies ne peut se concevoir sans la possibilité de recourir à la transfusion. Le recours à cette thérapeutique est soumis à des difficultés inhérentes à la disponibilité des produits sanguins, en raison d'un nombre insuffisant de donneurs de sang. Le don familial de compensation est alors une alternative qui permet de faire face à cette insuffisance, mais ce type de don comporte des risques et ne garantit ni la qualité du produit sanguin, ni la sécurité pour le receveur comme l'attestent de nombreuses études réalisées à travers le monde. Peu d'études ont été menées au Mali sur la qualité des produits sanguins transfusés. L’'objectif était d'évaluer la qualité du sang distribué afin de proposer des mesures d'amélioration. Méthodologie : Il s'agit d'une étude transversale qui s'est déroulée d'octobre à décembre 2019, au centre national de transfusion sanguine de Bamako. Elle a concerné 334 donneurs de sang et 76 unités de poches de sang. Les paramètres hématologiques dont : le taux d'hémoglobine, le taux d'hématocrite et la numération des globules rouges ont été étudiés chez des donneurs de sang sélectionnés au hasard et sur des unités de poches de sang non validées. Résultats : Les taux moyens d'hémoglobine, d'hématocrite et de globules rouges étaient respectivement de 13,46g/dl, 41,10% et 4,66x106/mm3. Conclusion : La qualité des soins transfusionnels dépend de la qualité des produits sanguins, et des efforts doivent être faits pour assurer la disponibilité de produits sanguins de qualité et en quantité suffisante.

Mots clés: CNTS, donneurs de sang, globules rouges, hématocrite hémoglobine, Qualité.

Ramatoulaye DIALLO1, 2, Moussa CISSE1, Dramane DIALLO2, Tenin Aminatou COULIBALY2, Seydou BAGAYOKO 1, Amadou KONE2, 3, Alhassane BA1, Abou DJEME1, Boubacar MAIGA2

Résumé (Français):

Le phénotype Rh DEL est un variant RhD positif, caractérisé par une extrême faiblesse de la quantité d’antigène D exprimé à la surface des hématies et le typage sérologique de routine seul n’est pas assez suffisant pour distinguer un vrai RhD négatif d’un phénotype Rh DEL. L’objectif est de déterminer la fréquence du phénotype Rh DEL chez les donneurs de sang.

Nous avons mené une étude transversale sur les donneurs de sang RhD négatifs au CNTS de Bamako dans la période de janvier à juin 2021. La méthode d’adsorption/élution a été utilisée pour la détermination du phénotype Rh DEL après une confirmation de la négativité du rhésus par la méthode sérologique. Les données ont été analysées avec le logiciel IBM® SPSS® version 22.

Sur 365 donneurs RhD sérologiquement négatifs inclus dans cette étude, le sexe masculin était majoritaire avec 90,4% parmi lesquels 6,8% étaient Rh DEL positifs et 83,6% RhD négatifs. La tranche d’âge [26-39] ans représentait 52,9 % dont 3,3% (12/365) Rh DEL positifs et 49,6% RhD négatifs, l’ethnie Bambara avait le plus grand nombre de donneurs 31,5%. La fréquence des groupes sanguins O était plus élevée avec 38,6% dont le Rh DEL  3%. Le phénotype Ccee ne représentait que 18,6% et comportait la majorité des donneurs Rh Del positifs soit 4,4%. Le Rh DEL représentait 7,1% (26/365).

Conclusion et perspectives : L’instauration de la technique d’adsorption élution dans nos pratiques de routine reste une alternative pour diminuer les risques d’alloimmunisation associés au Rh DEL. Cependant, les techniques de biologie moléculaire pourraient nous permettre de déterminer les différents polymorphismes qui sont à l’origine de la présence du Rh DEL dans cette population.

Mots clés: Adsorption/élution, Phénotype Rh DEL, Rhésus négatifs, Centre National de Transfusion Sanguine.

Abdoulaye MAIGA 1,  Ganda SOUMARE 2, Saran Déborah SANOGO Epouse SIDIBE2,  Ouatou  MALLE 2,  Hamadoun GUINDO 3,   Moussa Younoussa DICKO3, Youssouf KASSAMBARA 3,  Makan Sire TOUNKARA 3, , Drissa KATILE 3, , Kadiatou SAMAKE épouse  DOUMBIA 3, Hourouma SOW Epouse  COULIBALY 3,   Youssouf Diam SIDIBE4,   Madina TALL Epouse MAIGA4,  Hassana TAPILY4,  Amadou dit Aphou DRAGO 5.

Résumé (Français):

La fibroscopie œsogastroduodénale (FOGD) est une méthode d’exploration visuelle de la partie haute du tube digestif par l’intermédiaire d’un tube optique muni d’un système d’éclairage appelé endoscope ou fibroscope. Cet examen permet l’exploration directe de la muqueuse de l’œsophage, de l’estomac et du duodénum afin de déceler les anomalies et d’effectuer des prélèvements. Elle est à la fois diagnostic et thérapeutique.

Notre étude avait pour but d’évaluer la pratique de la fibroscopie œsogastroduodénale au Centre de Santé de Référence de Koutiala.

Nous avons réalisé une étude transversale sur les résultats de FOGD au CSRef de Koutiala de Juin 2017 à Mai 2019, soit une période de 24 mois.

La fibroscopie a été réalisée chez 209 patients dont 115 hommes et 94 femmes. Le sex ratio était de 1,22. L’âge moyen des était de 41,80 ans ± 14,4 avec des extrêmes à 15 ans et 93ans. Les épigastralgies représentaient 49% des indications. La FOGD était normale dans 36 % des cas. Les pathologies gastriques représentaient 38,7% (gastrite chronique à Hp 14,8%, ulcère 9,5% et adénocarcinome 4,8%) suivies des pathologies œsophagiennes, 19,1%. (Œsophagite 7,1%, varices œsophagiennes 4,8% et du carcinome épidermoïde 3,3%).

Conclusion : La pratique de la FOGD au CSRef de Koutiala a permis d’explorer le tube digestif haut et de contribuer ainsi au diagnostic de lésions œsogastroduodénales.

Mots clés: CSRef, fibroscopie, Koutiala, Mali, œsogastroduodénale

Sawadogo Salam1, Diendéré Eric Arnaud2,3, Djoki Edou Jérémie Luc2, Nébié Koumpingnin1, Traoré Catherine4, Koulidiati Jérôme1,3, Tiéno Hervé3, Kafando Eléonore1.

Résumé (Français):

L'objectif de notre étude était de décrire les perturbations hématologiques au cours de la COVID-19 et leur association avec la sévérité et la mortalité de la maladie.

Nous avons conduit une étude transversale qui a inclus des patients atteints de COVID-19 et hospitalisés entre juillet 2020 et août 2021 au Centre Hospitalier Universitaire Bogodogo à Ouagadougou. Nous avons analysé les données socio-démographiques, cliniques, les résultats des examens hématologiques et calculé l’index systemic immune inflammation (SII) et les ratios neutrophiles/lymphocytes (NLR), plaquettes /lymphocytes (PLR) et neutrophiles/plaquettes (NPR).

Sur 90 patients inclus, 58,9% étaient de sexe masculin avec un âge moyen de 56,9 ± 16,2 ans. Les formes sévères représentaient 58,9% et ont concerné des patients significativement plus âgés que dans les cas non-sévères (p = 0,005). Les principales anomalies de l’hémogramme étaient l’anémie (48,9%), l’hyperleucocytose (21,1%), la neutrophilie (24,4%) et la lymphopénie (58,9%). Les cas sévères avaient un nombre de leucocytes (p = 0,006) et de monocytes (p = 0,01) significativement plus élevé. La mortalité était associée au nombre de leucocytes (p = 0,0002), de neutrophiles (p = 0,0007), de monocytes (p = 0,003) ainsi qu’aux ratios NLR (p = 0,04), NPR (p = 0,03) et d’index SII (p = 0,02). 

Conclusion : Notre étude montre que l’hémogramme, un test accessible et peu coûteux peut-être un examen de surveillance dans la  COVID-19 dans notre contexte.

Mots clés: COVID-19, hémogramme, mortalité, perturbations hématologiques, sévérité

Sanra Déborah Sanogo1, Alassane Kouyaté2, Ganda Soumaré 1, Maiga Abdoulaye1, Mallé Ouatou1, Coulibaly Souleymane Papa1, Drabo Sabine1, Guindo Ilias3, Sidibé Luc1, Yacouba Lazare Diallo4, Dicko Moussa Y5, Diarra Abdoulaye3, Kondé Adama5, Katilé Drissa5, Sow Hourouma5, Doumbia Kadialou5, Bakarou Kamaté2.

Résumé (Français):

L'infection à Helicobacter pylori (Hp) a été récemment reconnue comme l'une des causes de l’anémie ferriprive. Au Mali, peu d’études se sont intéressées à la question. Dans ce travail nous avons décidé d’étudier les aspects épidémiologiques, cliniques et diagnostiques des gastrites chroniques dans les services d’hématologie et de gastroentérologie du CHU Point « G » et dans le service d’hématologie de l’Hôpital du Mali. Il s’agissait d’une étude transversale de mars 2020 à mars 2021. Nous avons colligé 113 cas de gastrites chroniques à associées aux anémies. Tous nos patients ont bénéficié d’une biopsie au cours de la fibroscopie œsogastroduodénale pour l’examen histopathologique et d’un hémogramme. La classification de Sydney nous a permis de retrouver une gastrite chronique à Hp dans 113 cas. L’âge moyen des patients était de 46±14,9 ans compris 16 et 82 ans. Le sexe ratio était de 0,7. L’antre était atteint dans 71,7% des cas.

L’étude des gastrites chroniques à Hp associées à la présence d’une anémie a permis de confirmer leur relation quel que soit le type de gastrite ou d’anémie.

Mots clés: Anémie, Gastrites chroniques, Helicobacter pylori.